En 2015, après une diète artistique de plusieurs mois, j'ai souhaité revisiter des territoires originels, et retourner à mon premier amour : le dessin. Un projet s'est construit autour de l'envie de faire des portraits, mais de les aborder avec une technique différente du crayon et du pinceau. En cherchant un nouvel outil d'expression (le peigne, la spatule) je cherchais surtout à coller à mon tempérament et à mon besoin de travailler de façon rapide, ample, nerveuse et instinctive. En me basant sur des photos de personnes glanées dans ma documentation ou sur internet je pouvais, fort de cette inspiration (voire de cette empathie), m'écarter du modèle et travailler sur le décalage, sur la déviance, l'étrangeté. Au final la ressemblance est plus une conséquence qu'une quête en soi, car elle a comme effet de contraindre le geste et d'enlever une part de liberté et de surprise. Je ne la cultive pas. Ce qui compte, c'est l'expression du visage, son mouvement interne, le vide, c'est la tension qui se concentre autour du regard. Ce qui dérange, m'intrigue - c'est cette part "humaine" qui me parle...

 

Encre de Chine sur papier (format A2 : 42x59,4). Sans titre. Septembre 2016.

Encres de chine sur papier. Sans titre. Format A2. Mai 2016.

Encres de chine sur papier. Sans titre. Format A2. Avril 2016.

Avant de pouvoir maîtriser une nouvelle technique il faut s'exercer longuement. Ce côté laborieux est contrebalancé par la découverte et son lot d'émerveillement. Mes expérimentations se lisent sur les différents visages. La facture est souvent tonique, mais les variations sont nombreuses. Plus j'avance et plus je mélange les peignes, affectant chacun à un rôle précis, préférant commencer à la spatule tandis que le peigne vient en renfort pour rehausser les contours, donner des ombres. Je commence tout doucement à apprivoiser mon geste... à le comprendre. Il me reste aussi à changer de format, à m'acclimater à une nouvelle matière. Rien n'est gagné ! Mais ça avance...

Premières encres. Décembre 2015. Format A2 et A3.

Django Ettori

 

Plasticien

 

le 10 février 1974

à Montfermeil (93)